Un nouvel atelier et de nouvelles machines

Depuis janvier 2024, à la suite d’un déménagement, le matériel typographique de l’enseigne absente était sous bâche, dans l’abri précaire d’un four à chanvre à l’étanchéité douteuse, attendant que soit prêt le nouveau local destiné à l’accueillir.


Les travaux ont débuté en février. Le sol en terre battue de cet ancien garage de 20m2 a été recouvert d’une dalle béton. La charpente, fragilisée, a été doublée et la couverture en tôle entièrement refaite en bac acier. Les ouvertures ont été fermées par de nouveaux vitrages, et le tout a été clos par une paroi ossature bois, avec baie vitrée et porte fenêtre.

Ce nouvel écrin accueille désormais le matériel de l’atelier, qui s’est par ailleurs récemment enrichi de deux machines supplémentaires grâce à l’aide bienveillante et la générosité des Mille Univers (Bourges) et du musée et Atelier de l’Imprimerie de Bordeaux (contraint de se séparer de ses collections) :

  • Une presse à pédale d’origine américaine, à la mécanique charmante : une Prouty job press (dite « Prouty jobber« ), produite entre 1878 et 1886. Elle arrive de Bordeaux (via Bourges). Elle est en parfait état de marche (mais il faut en regarnir les rouleaux). Cette petite machine a été baptisée « Chercelette », en hommage à l’un des pionniers de la typographie en Touraine, Mathieu Chercelé.
  • Un colossal massicot en fonte, qui date probablement des années 1870-1880. Il porte la plaque d’Engelvin, revendeur de matériels d’imprimerie établi à cette époque au 81 boulevard Voltaire, à Paris, mais on rencontre parfois ce modèle revêtu d’une plaque de la société « A. Bertrand et fils », « fabrique de presses en tous genres » installée au 8 rue de l’abbaye à Paris (voir ici). Comme Bertrand proposait aussi des modèles d’occasion, je ne sais pas avec certitude quel en est le fabricant. Cette imposante (et pesante : 600 à 700kg) machine a été baptisée Culbuto, à la suite d’un fâcheux incident de transport, qui nous a valu quelques sueurs froides…

Les travaux ne sont pas entièrement achevés. Mais l’atelier est maintenant installé au sec, et les machines sont en place. D’ici quelques semaines, donc, l’enseigne absente reprendra du service, et de nouvelles impressions sont à prévoir.

Nouveau local, nouvelles machines
La Charlotte (à gauche) et la Chercelette (à droite). Au centre, l’un des 25 exemplaires de l’amoureuse, presse à épreuve en aluminium de fabrication berruyère.
Les rangs et les postes de composition.